Pécheurs : ce n’est pas l’Europe qui est responsable, c’est l’imprévoyance !
Communiqué de presse de Dominique Voynet
En novembre dernier au Guilvinec, le Président de la République avait promis de répondre aux inquiétudes des pêcheurs. Six mois plus tard, le conflit s’est durci. Avec la hausse continue des cours pétroliers, les flottes de pêche voient leurs charges de carburant alourdies. Le salaire des marins, souvent calculé « ? la part », sur le chiffre d’affaires, s’en trouve sévèrement réduit.
Dans ce contexte de déprime, les déclarations récentes de Michel Barnier, ministre de la Pêche et de l’Agriculture, se défaussant sur l’Union européenne, ont quelque chose de scandaleux. Il est d’usage en France de blâmer l’Europe ? tout propos. Il est désolant de constater que Michel Barnier, qui fut, lorsqu’il était commissaire européen, confonté ? cette mauvais habitude de trop d’Etats membres et dont l’engagement européen est pourtant ancien, n’échappe pas ? la règle.
Cela doit pourtant être redit : ce ne sont pas les règles de l’Union européenne qui expliquent que ce gouvernement, comme les précédents, échoue ? répondre aux difficultés du secteur face au pétrole cher. Y parvenir supposerait d’admettre l’ampleur du problème : toutes les professions et toutes les activités dont la bonne santé a longtemps reposé sur l’usage de ressources énergétiques bon marché devront évoluer. Le choc d’aujourd’hui était prévisible : ce n’est pas l’Europe qui en porte la responsabilité, mais l’imprévoyance des gouvernements nationaux.
Il n’y a pas de solution de court terme aux difficultés de la pêche. Des mesures d’urgence doivent évidemment conforter le revenu des marins, qui n’ont pas ? supporter seuls les effets négatifs de choix trop longtemps retardés. Mais elles seront inutiles si ne sont pas adoptées des mesures de soutien ? l’adaptation du secteur, qui permette ? la fois de réduire la dépense d’énergie et de préserver la ressource halieutique aujourd’hui menacée.