Vers 2012
Editorial pour le numéro 68 du journal « Tous Montreuil » du 20 décembre 2011 au 16 janvier 2012
L’an dernier à même époque, nous étions sous la neige, pour la deux!ème fois déjà d’un hiver précoce. Cette année, c’est avec la pluie et le vent que s’installe l’hiver. Une pluie drue, et des vents de tempête, sur tous les fronts. Les opposants au régime sanguinaire de Bachar El Assad appellent au secours, en vain, et meurent par milliers. Le sommet de Durban, dont on attendait un sursaut des pays riches pour contenir la dérive du climat de la Terre, n’a rien donné, ou presque. Le Conseil européen a accouché aux forceps d’un projet de réforme des traités dont chacun voit bien qu’il n’empêchera ni la perte du sacro-saint triple A, ni le délitement de l’espoir, installé dans le coeur des citoyens européens aux lendemains de la seconde guerre mondiale, puis – 40 ans plus tard – de la chute du mur de Berlin.
Et pas un jour ne se passe sans que des suppressions d’emploi ne soient annoncées, dans des entreprises considérées jusque là comme des modèles de stabilité et de rentabilité… Areva, Air France, PSA… Les difficultés des champions du CAC 40 en disent long sur l’état réel de l’économie. Chacun en devine les conséquences pour leurs partenaires et sous-traitants, pour les dizaines de milliers de petites entreprises qui ne font pas toutes les titres des journaux, pour les hommes et les femmes qui, jour après jour, vivent avec la peur de perdre leur emploi, de voir se tasser leur retraite, ou de ne pouvoir aider autant qu’il le faudrait leurs enfants bridés dans leur envol, faute de travail ou de logement.
La situation est grave. Et pèse sur les rendez-vous électoraux de l’année qui vient. Si les décideurs d’aujourd’hui et les candidats de demain semblent en avoir pris la mesure, les solutions qu’ils préconisent sont trop souvent de la même eau. Comme s’il fallait, en période de crise, se contenter de limiter la casse… Et remettre à plus tard le chantier de la mutation vers une société à la fois plus juste, plus solidaire et plus responsable – à l’égard des générations à venir, auxquelles nous ne pouvons pas léguer une planète dévastée par nos sottises et un système financier cannibale.
Mais, demandent certains, pourquoi faudrait-il aller aux urnes si on n’a pas le choix, s’il est interdit de rêver d’un meilleur avenir, et de le construire ensemble, en inventant des solutions adaptées au monde nouveau dans lequel nous sommes tous appelés à vivre ?
Il ne tient qu’à nous, pourtant, que l’année 2012 soit une année de débat démocratique utile et intense permettant de faire ensemble des vrais choix, essentiels pour l’avenir, sur la base de nos valeurs communes, bousculées par la crise. A condition d’aller au-delà des slogans simplistes, de la guerre des affiches (comme si les électeurs faisaient leur choix à l’aune des mètres de palissades couverts, du nombre d’abribus souillés ou d’autocollants apposés…), de la désignation de boucs émissaires.
Au nom de toute l’équipe municipale, et de tous nos agents, je veux vous redire, avec toute la force et l’énergie que vous nous donnez jour après jour, notre engagement total et notre détermination à agir, concrètement, pour faire reculer injustices et inégalités, pour soutenir créateurs et innovateurs, pour rendre la ville plus belle et plus sûre. Pour que 2012 soit vraiment pour nous tous une belle et heureuse année, pacifique et fraternelle. Bonnes fêtes à tous !