Solidarité et responsabilité

Editorial pour le numéro 64 du journal « Tous Montreuil » du 18 octobre au 7 novembre 2011

C’est un rendez-vous auquel je me consacre volontiers : une semaine sur deux, je reviens dans l’éditorial de notre journal municipal sur un événement d’actualité, un temps  fort de la vie de notre ville, une préoccupation, un projet. Le jeudi soir, alors que le journal est presque bouclé, je tente en deux mille signes à peine de dire l’essentiel, en  sachant que vous ne me lirez – avec un oeil bienveillant, ou critique, ou… les deux ! – que le mardi suivant… Comment dire l’essentiel, quand l’actualité est si dense, des  menaces d’effondrement du système bancaire à la demande de reconnaissance d’un état palestinien viable, de la démarche des primaires organisées par le Parti socialiste  pour choisir son ou sa candidate à la mort médiatisée du fondateur d’Apple ?

J’étais en train d’y réfléchir hier au soir quand le deux tons des pompiers, quittant la caserne de la rue Pasteur, a déchiré le silence, quelques minutes avant que mon  téléphone ne sonne : un incendie sur la place le Morillon, dans un appartement où six enfants sont enfermés… Le feu… quelques jours à peine après la mort de six  personnes dans un incendie à Pantin… A notre arrivée sur les lieux, la tension est vive, et les habitants du quartier, massés sur la place, suivent avec anxiété la  progression des flammes, qui menacent de gagner d’autres immeubles, malgré le travail des pompiers… Mais les enfants sont saufs, grâce aux jeunes, qui les ont sortis de  l’appartement en flammes par le balcon du 4ème étage, au péril de leur propre vie, comme le montrent les images spectaculaires prises par un habitant du quartier…

Hier au soir, au Morillon, la catastrophe a été une nouvelle fois évitée. Grâce à Mamadi, à Kante, à Luzolo, à Tafari, des jeunes qui ont fait ce qu’ils avaient à faire, comme l’a  dit l’un d’entre eux, qui trouvait presque étrange qu’on lui dise merci. Grâce aux pompiers évidemment, et à ceux des policiers qui ont calmé le jeu et compris l’angoisse des  habitants. Grâce aux responsables du centre social – Pascal, Khadidja et toute leur équipe. Grâce aux élus et aux agents municipaux qui vivent aux Morillons et qui sont  venus aider spontanément. Grâce aux voisins et amis, qui ont tout aussi spontanément proposé d’héberger pour la nuit ceux qui n’ont pu réintégrer leur appartement plein  de fumées. A tous les étages, solidarité et responsabilité ! A tous, je dis solennellement ma fierté et ma gratitude.

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