Se mobiliser pour le service public du logement
Editorial pour le numéro 42 du journal « Tous Montreuil » du 12 au 25 octobre 2010
On se souvient des incendies d’immeubles vétustes et suroccupés de l’été 2005, des tentes qui fleurirent sur les berges du canal Saint Martin l’hiver suivant, et de l’adoption, en urgence, d’une loi qui reconnaissait le droit à toute famille mal logée, voire pas logée du tout, de saisir l’état. Mais on ne se loge pas dans une loi ! Et l’espoir de ceux qui attendent un toit a été une fois de plus largement déçu. Car des logements, on n’en construit pas assez. Moins de 39 000 en 2008 en IDF, pour plusieurs centaines de milliers de demandeurs… Les loyers flambent. Et le logement est devenu, avec l’emploi, la première préoccupation des franciliens qui y consacrent souvent plus du tiers de leurs revenus.
Le gouvernement vient pourtant d’annoncer, coup sur coup, une salve de décisions qui, si elles étaient appliquées, auraient des conséquences désastreuses : une diminution massive des aides à la construction de logements sociaux (elle était encore de 800 millions d’euros en 2008, elle ne serait plus que de 60 millions en 2012) et, pour compenser partiellement cette baisse inédite, la mise en place d’une taxe de 2,5 % sur les loyers, représentant 340 millions par an. Exiger des seuls locataires HLM qu’ils financent le logement social quand tous les contribuables financent le bouclier fiscal ? Il fallait oser…
Il faut encore citer le nouveau barème des surloyers, si élevé qu’il équivaut, comme le disent à juste titre les présidents des offices HLM du département, à un véritable « avis d’expulsion ». Plus grave encore, l’injonction faite aux offices de vendre les logements sociaux, officiellement pour dégager des ressources nouvelles. Comme si les locataires du parc social avaient le moyen de racheter leurs logements… Comme s’il suffisait de brader un parc ancien pour financer des logements neufs…
Où s’arrêtera le gouvernement ? La question, on le voit, n’a rien de théorique, alors que le Parlement examine une réforme des retraites, dont chacun aura compris qu’elle conduirait les salariés, si elle devait être adoptée, à partir plus tard, et avec des retraites moins confortables.
Avec Daniel Mosmant, président de l’OPHM, j’invite les Montreuillois, locataires ou non, à se mobiliser contre ces mesures injustes et pour le service public du logement.