Quand les jeunes se prennent en main

Editorial pour le numéro 14 du journal « Tous Montreuil » du 29 mai au 9 juin 2009

Rares sont les reportages consacrés à la Seine-Saint –Denis, qui n’insistent pas sur la jeunesse de sa population, immanquablement présentée comme « à problèmes ». Capuches, casquettes, sweats et baskets, poses viriles et gestes de défi… Les caricatures ne manquent pas ! Surtout quand les « jeunes » offrent à la caméra ce qu’elle est venue chercher et que le commentaire se fait insistant, rappelant un fait divers révoltant ou une statistique ravageuse.

La réalité est, heureusement, assez différente : les jeunes font des études, les jeunes ont des projets. Et, s’ils craignent d’être les premières victimes de la crise, s’ils dénoncent vigoureusement les discriminations dont, plus que d’autres, ils sont l’objet, ils refusent la résignation, ils se prennent en main.

Comment oublier la joie des jeunes athlètes du CAM, champions de France interclubs pour la 13ème année consécutive ? L’émotion, une fois la glace brisée, des participants à la rencontre des jeunes Européens ? La fierté des jeunes qui ont réalisé les bancs en mosaïque de la place de la Fraternité, qui n’a jamais si bien porté son nom ?

En confiant la rédaction d’un numéro de Tous Montreuil à une équipe de jeunes, nous avons voulu faire passer un message fort : l’avenir de Montreuil ne se construira pas sans sa jeunesse ! Une jeunesse qui attend de nous autre chose que des terrains de foot ou des sorties chez Disney. Une jeunesse qui aspire à une citoyenneté pleine et entière et qui s’y prépare.

Nous ne laisserons pas tomber la jeunesse de Montreuil. L’installation du SMJ dans des locaux  plus grands et mieux adaptés,  le renforcement des équipes dans les quartiers,  l’ouverture d’un nouveau centre social au Morillon*, et d’une nouvelle antenne rue Paul Signac, ne sont qu’une première étape.  Education, formation, santé, culture, logement, transports, loisirs… C’est un vrai projet d’avenir qu’il faut rebâtir. C’est pour nous une priorité.

* On nous rappelle régulièrement que le nom du quartier est un nom de famille , et qu’il faudrait dire : « j’habite à le Morillon ». Mais on ne dit pas « je vais à le Bourget », n’est-ce-pas ? Pour moi, c’est clair : c’est la langue parlée qui, ici, a raison !

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