Editorial pour le numéro 39 du journal « Tous Montreuil » du 20 juillet au 13 septembre 2010

Combien d’êtres humains sur la planète en 2030 ? En 2050 ? 8 à 9 milliards sans doute, vivant dans des villes pour 80 % d’entre eux. Et combien à Montreuil ? 110 000 ? 120 000 ? 150 000 ? La population de notre ville, qui s’était tassée à la fin des années quatre-vingts, est repartie à la hausse depuis 10 ans. Certains se réjouissent de ce dynamisme. D’autres s’en inquiètent et y voient un double risque. Celui d’une perte d’identité, comme si Montreuil ne s’était pas toujours renouvelée et revivifiée par l’apport des nouveaux arrivants. Et celui, plus sérieux, d’une saturation des équipements et services publics, qu’il faut, évidemment, constamment adapter à la nouvelle donne.

S’il est impossible de dire quelle serait la population «idéale» de Montreuil, il est tout aussi inenvisageable de laisser ce développement se faire de façon anarchique, au rythme des arrivées de familles chassées de Paris par le montant des loyers ou sous la pression des promoteurs achetant à prix fort des parcelles qu’ils ne rentabiliseraient qu’en y entassant logements de luxe et bureaux de prestige. Si nous ne voulons pas, à notre tour, rejeter les populations plus modestes en grande banlieue, si nous refusons la perspective de familles entassées dans des logements sordides et exigus, si nous croyons à ce que nous disons au sujet de la diversité des populations, de la mixité des activités et du «vivre ensemble», alors nous devons organiser le développement de notre ville.

Une ville plus dense mais pas moins agréable à vivre, conciliant logements, activités économiques, équipements publics, espaces de loisirs et de nature. Une ville mieux desservie par les transports en commun : bus, tramway, métro. Une ville à la fois animée, au centre comme dans les quartiers, et tranquille, dans ses parcs et ses jardins. Une ville d’identité forte, pariant sur l’éducation, la culture, et sur des valeurs partagées.

C’est tout l’enjeu du plan local d’urbanisme (PLU), soumis à enquête publique depuis le début du mois de juin. Une enquête qui se termine à l’heure où j’écris ces lignes. Le commissaire enquêteur, prenant en compte vos remarques et critiques, rendra son rapport au début de l’automne, ouvrant la voie à une adoption du document avant la fin de l’année. Merci à vous tous d’avoir, en participant, contribué à préparer l’avenir de Montreuil.