Pourquoi il faut plus de logements

Editorial pour le numéro 17 du journal « Tous Montreuil » du 10 juillet au 10 septembre 2009

Un grand débat a agité le dernier Conseil municipal : faut-il, ou non, relancer l’effort de construction de logements ?

Jean-Pierre Brard, fidèle en cela à la position qu’il a adoptée dans le passé, ne le souhaite pas : des logements en plus, c’est des habitants en plus, et donc des équipements publics – écoles ou crèches – à financer, affirme-t-il. Ca se discute en effet, sauf…  que ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça jusqu’ici. La population de Montreuil a continué à augmenter, alors même qu’on ne construisait plus de logements, laissant la file des demandeurs s’allonger et s’allonger encore. La preuve ? Nous avons ouvert dix nouvelles classes à la dernière rentrée ; et dix à douze autres seront ouvertes cette année encore.

Ceux qui attendent des logements depuis parfois dix ans ne viennent pas d’ailleurs : jeunes couples qui n’en peuvent plus d’être « hébergés » chez les parents ou entassés dans  un studio quand les enfants grandissent ; pères divorcés auxquels on demande d’avoir un logement assez grand pour recevoir leurs enfants ; jeunes adultes qui , à 25 ou 30 ans, ne trouvent pas normal de devoir cohabiter avec leurs parents ; femmes victimes de violence pour lesquelles on ne trouve aucune solution d’urgence ; familles entassées dans des ruines insalubres louées à prix d’or par des propriétaires peu scrupuleux. Faut-il les envoyer ailleurs, en grande banlieue, loin de leur travail, loin de leurs familles, des écoles de leurs enfants, des réseaux de solidarité tissés dans les quartiers ? C’est bien sûr impossible. Faut-il se contenter de dénoncer le comportement égoïste des villes qui ne respectent pas l’obligation légale de construire un minimum de logements sociaux, et agir pour que la loi soit respectée ? Soyons lucides : ça n’offre pas un logement de plus aux mal logés de Montreuil.

Il faut agir. Et vite. Réhabiliter les immeubles insalubres. Convaincre les propriétaires de mettre en location les appartements et maisons vides (qu’on estime à plusieurs milliers !) grâce à un système de garantie locative. Construire enfin. Sans sacrifier les espaces de vie, les jardins, les squares, qui manquent cruellement aussi.

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