Opération « Faites un voeu pour la planète »

planet
L’an dernier déj? , j’ai lancé un appel ? abandonner la « tradition » des cartes de vœux. Pour des raisons écologiques évidentes d’abord. Du papier, de l’eau, du pétrole… Qui n’a pas un jour pesté contre la carte de vœux grand format, pelliculée de plastique, d’un grand groupe industriel, me jette la première pierre ! L’an dernier, l’une de ces « cartes » pesait 120 grammes (vous avez bien lu). Que celui qui n’a pas reçu en quinze exemplaires la carte d’une même collectivité territoriale, envoyée par chacun des directeurs de l’administration d’icelle, fasse de même.

Pour des raisons économiques et sociales ensuite. Que font vos collaborateurs et secrétaires en décembre ? Ils toilettent des fichiers, éditent des étiquettes, plient des cartes, les glissent dans les enveloppes, collent des timbres, portent par brassées pleines le résultat de vos efforts ? la poste. Que font-ils en janvier ? La même chose, pour répondre ? ceux, nombreux, que vous aviez zappés, ou oubliés.

Dans les entreprises, on actualise le fichier clients, celui des fournisseurs, celui des supérieurs, celui enfin des amis (plus petit celui-l? ). Chez les élus, il y a celui des membres du gouvernement, celui des députés (577), celui des sénateurs (331), celui des députés européens (78), et des présidents de région et de département, et celui des journalistes (beaucoup), et celui des élus de la région, du département, de la circonscription. Sans oublier les associations, les clubs sportifs, les chefs d’entreprise, les responsables syndicaux, les collègues de parti… et les amis. En année électorale, certains y vont de leurs listings communautaires, rarement déclarés ? la CNIL et donc interdits, avec des messages « ciblés » : buralistes, commerçants, communautés religieuses, l’imagination de certains est sans limites…

Que disent ces cartes ? Nous le savons tous, puisque nous contribuons ? perpétuer l’idiote coutume, en écrivant ? la chaîne, de façon stéréotypée, « meilleurs vœux » ou « amitiés » ou « ? bientôt » ou… rien du tout !!

C’est le plus grave – un des trous noirs de l’exercice, dont personne n’aime parler – ces piles de cartes sur lesquelles il n’existe plus aucun message manuel : on pressent que la personne qui est censée vous avoir envoyé la carte n’est même pas réellement au courant, qu’elle ne saura pas davantage que vous avez, vous aussi, « écrit », ou que, si vous aviez oublié, votre fidèle secrétaire aura en retour glissé dans une enveloppe un message imprimé pour remercier et confirmer qu’? votre tour, vous congratulez…

A quoi rime un exercice qui ne regarde finalement que la secrétaire épuisée de celui/celle qui envoie, et la secrétaire épuisée de celui/celle qui reçoit ? Et les services de la poste, qui transportent, et ceux des ordures ménagères, qui trient (au mieux) et encore trop souvent incinèrent ?

Au lieu de contribuer ? ce gâchis, nous avons décidé cette année, ? nouveau, de ne pas envoyer de cartes de vœux. Nous dépenserons la même somme d’argent, mais nous la verserons ? des associations pour la protection de l’environnement ou pour la solidarité internationale! Et nous consacrerons notre temps ? appeler ou écrire les personnes qui nous sont vraiment chères. Et ? renouer des liens avec celles que nous avons, dans le tourbillon des choses inutiles, bêtement perdues de vue… Je vous invite ? faire de même, ? oser. Pour que ce ne soit plus aussi vain de dire « bonne année ». Cette année, faites un vœu pour la planète !

Remonter