On se lève tous pour… la Poste !
Une attente interminable au guichet, des tournées erratiques et irrégulières, des milliers « d’agences postales » financées par les communes en lieu et place des traditionnels bureaux de poste… La Poste n’est pas exempte de reproches. Et nous sommes nombreux ? penser qu’elle doit évoluer, pour mieux répondre aux besoins des usagers, des besoins de toujours et des besoins nouveaux. Mais pas n’importe comment. Et certainement pas en se transformant en société anonyme !
Photo: Gilles Delbos
Plus de deux millions (un chiffre considérable ? l’heure où la participation des électeurs s’élève péniblement, dans les élections partielles, ? 20 % des inscrits…) de personnes se sont prononcées « contre la privatisation de la Poste », lors de la votation citoyenne qui s’est achevée le 3 octobre. Cette consultation inédite a fait l’objet d’une mobilisation particulièrement forte ? Montreuil, où 12 387 personnes, soit le quart des inscrits sur les listes électorales, ont voté. En signifiant, avec un taux de 98 %, leur refus du changement de statut de La Poste, les Montreuillois ont clairement exprimé leur attachement ? ce service public et leur crainte d’une transformation en société anonyme (anonyme, la Poste ???), comme on le fit précédemment ? France Telecom, Gaz de France ou Air France. La municipalité de Montreuil, sur la base d’une délibération votée ? l’unanimité, a apporté son soutien ? cette initiative du Collectif national contre la privatisation, mettant ? disposition panneaux électoraux et urnes. Mais le résultat doit beaucoup ? l’engagement de l’ensemble des organisations politiques et syndicales de gauche de Montreuil. Dans une période où le service public apparaît plus que jamais comme un pilier incontournable de la cohésion sociale et territoriale, je me félicite du succès de cette consultation citoyenne d’un nouveau genre. Devant un gouvernement qui s’applique ? supprimer l’un après l’autre les contre-pouvoirs et les possibilités de contestation dans notre pays, cette votation pourrait bien indiquer une nouvelle voie pour l’expression démocratique.