Monsanto 0 – Ecolos 1
Depuis le retrait du projet de loi gouvernemental sur les OGM, il y a quelques jours, on s’attendait ? l’activation par la France de la clause de sauvegarde sur le maïs Monsanto 810. Annoncée hier, la démarche française, après celle de l’Autriche et de la Hongrie, permet d’interdire provisoirement la culture de cet OGM, en attendant une réévaluation de ses effets par l’Union européenne. C’est un premier succès pour les citoyens mobilisés contre la dissémination des OGM.
En annonçant, vendredi 11 janvier, que « le gouvernement engage la procédure contradictoire afin de déposer une clause de sauvegarde sur la culture du maïs OGM MON 810 jusqu’? la réévaluation par les instances européennes de l’autorisation de commercialisation de cet OGM », les services du Premier ministre ont évoqué le travail du comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM, évoquant des « éléments scientifiques nouveaux » et la « nécessité d’expertises complémentaires sur les effets sanitaires et environnementaux ? long terme ». Jean-François Le Grand, sénateur (UMP) de la Manche et président du comité, avait évoqué mercredi des « doutes sérieux » sur l’impact de cette culture : risques de dissémination plus étendus qu’initialement prévu, résistances chez des ravageurs secondaires, effets sur la faune et la flore… Ce n’est pas faire insulte au sénateur Le Grand que de remercier ici la sénatrice verte Marie Blandin qui, au cours du Grenelle de l’Environnement, avait co-présidé le groupe de travail sur les OGM avec lui, assurant en quelques semaines son « éducation écologique » sur la question ! Ce n’est pas non plus faire insulte aux éminences scientifiques françaises que de constater qu’il leur a fallu beaucoup plus de temps qu’aux scientifiques allemands, ou aux techniciens de Greenpeace, pour prendre connaissance des éléments apportés au débat depuis plusieurs années, qui ne peuvent vraiment être considérés comme nouveaux ! Le débat sur les OGM en général, et sur les OGM cultivés en plein champ, n’est pas clos, comme le montre le communiqué du gouvernement, annonçant un plan « sans précédent d’investissement dans les biotechnologies végétales de 45 millions d’euros ». On n’aurait sacrifié – provisoirement – le maïs MON 810 que pour calmer les écolos ? Et investir plus tranquillement dans cette voie contestable et contestée ? Vous l’aurez compris, la vigilance reste de mise, plus que jamais.