Mobilisation pour l’hôpital
Editorial pour le numéro 13 du journal « Tous Montreuil » du 15 au 28 mai 2009
Qu’y avait-il donc de si urgent qui justifie une énième réforme de l’hôpital ? « Il faut un seul patron à l’hôpital public » a martelé Nicolas Sarkozy, qui cherche décidément à exporter partout le modèle qu’il impose à l’Elysée. Un chef qui décide, des subordonnés qui exécutent.
Un patron donc, en clair le directeur, avec un seul objectif : l’équilibre financier d’un hôpital-entreprise. Comme si les médecins prescrivaient à tour de bras sans se soucier de l’impact de leurs décisions sur les comptes de l’établissement, de la Sécu et de la Nation ! Comme si les personnels ne comprenaient pas que la santé a un coût, même si, comme le dit l’adage populaire, elle n’a pas de prix.
C’est le cas à l’hôpital de Montreuil, où un plan de retour à l’équilibre – dont la nécessité était admise par tous – a été adopté. Un objectif : concilier, dans un contexte budgétaire tendu, qualité de l’accueil et efficacité des soins. Chacun a pris sa part, et d’abord le personnel, médical et non médical, administratif et technique, qui a accepté le défi – un sacré défi en vérité ! – d’une augmentation de l’activité pour répondre aux besoins des habitants du bassin de santé .Mais aussi la « tutelle* », démontrant que les contraintes budgétaires n’empêchent ni d’écouter, ni de rechercher des solutions acceptables par tous.
Nous sommes confrontés à de réels problèmes. Aucun d’entre eux ne trouvera de solution dans la loi Bachelot. Ni la question de la formation des jeunes médecins et de leur installation dans les « déserts médicaux » que seront demain les quartiers de nos villes. Rien sur les dépassements d’honoraires, devenus la règle dans certaines spécialités. Rien sur les médecins qui, au mépris du serment d’Hippocrate, refusent de recevoir les ayant droit de la CMU. Rien sur l’engorgement des urgences.
L’équipe municipale, au nom des Montreuillois unanimement attachés à leur hôpital et à la qualité des soins qui y sont prodigués, s’associe sans réserves à la mobilisation de ses personnels.
* La « tutelle » de l’hôpital, c’est l’Agence régionale de l’Hospitalisation, qui attribue les crédits et autorise les investissements, comme à Montreuil, le nouveau pôle mère-enfant.