La poste est à nous

Editorial pour le numéro 20 du journal « Tous Montreuil » du 9 au 22 octobre 2009

Plus de deux millions de participants ! Plus de 12 000 à Montreuil ! La votation * sur l’avenir de la Poste, organisée par un collectif associant plusieurs dizaines d’organisations, des partis, des associations, des syndicats, est un incontestable succès.

Alors, bien sûr, certains ricanent – Louis de Funès aurait voté, affirme ainsi un trublion de l’UMP – pour discréditer une initiative  dont le succès populaire les a surpris. D’autres exultent, heureux de cette mobilisation à la fois sérieuse et bon enfant pour défendre un service public indispensable.

Quelles leçons faut-il en tirer ?

D’abord que les réseaux militants qui ont organisé la consultation sont bien vivants, et capables de se mobiliser, et de mobiliser largement, quand l’intérêt général est menacé.

Ensuite que les Français sont attachés à la qualité de leurs services publics, qu’ils s’inquiètent de leur dégradation et, sur fond de crise, de leur possible remise en cause.

Comment ne pas s’interroger sur les intentions réelles du gouvernement ? S’agit-il, comme on nous le dit en haut lieu, de changer le statut de la Poste pour la préparer, en  lui apportant des capitaux, à affronter la « concurrence » ? Ou de lui apporter l’argent frais – 2,6 milliards d’euros, fournis par la Caisse des Dépôts – qui rendra la mariée plus séduisante, afin de permettre l’ouverture de son capital (dans un premier temps) puis sa privatisation (ensuite) ?  La Poste, une société anonyme ? Après EDF, France Télécom et Gaz de France ?

Un capital totalement public ne constitue bien sûr pas un gage absolu d’efficacité et de qualité.  Et le fonctionnement actuel de la Poste est loin d’être satisfaisant.  Que ce soit dans les zones rurales, où les bureaux de poste sont, de plus en plus souvent, remplacés par des agences postales financées par… les communes ! Ou à Montreuil même, où l’on ne compte plus les témoignages d’usagers mécontents… qu’il s’agisse de l’attente interminable au guichet ou de l’irrégularité dans la distribution du courrier, pendant plusieurs jours consécutifs dans certaines rues ou certains quartiers.  Des problèmes bien concrets, auxquels il faut remédier. Des problèmes auxquels – j’en ai la conviction – une privatisation n’apporterait pas de réponse acceptable.

 

* Voir le reportage page 19 de ce Tous Montreuil.

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