Grenelle 2 : tout ça pour ça ? Réaction de Dominique Voynet

Il y a deux ans (déj? !), le lancement du processus du Grenelle de l’Environnement suscitait un énorme espoir. Enfin, on allait prendre les questions d’écologie et de développement durable au sérieux. Enfin, on allait enrayer la dégradation de la planète, réorienter les politiques les plus néfastes, réexaminer nos habitudes et nos comportements…

Quelques mois plus tard, la loi d’orientation – la loi « Grenelle 1 » – énonçait des intentions ambitieuses, des intentions dont on nous disait qu’elles trouveraient leur traduction concrète – des mesures et des moyens ! – dans une seconde loi.

Au terme de plusieurs mois de travail, en commission et en séance, il faut aujourd’hui l’admettre : on en est encore et toujours au stade des bonnes intentions… Le texte soumis aux sénateurs dans la soirée du 8 octobre constitue un catalogue hétérogène, marqué par les incessantes pressions des lobbies, qui auront sans vergogne et ? chaque minute tenté de revenir sur les acquis de la 1ère loi, comme par la volonté de ménager chèvres et choux, et de prendre en compte les promesses contradictoires faites au fil du temps.

Devant le renoncement du gouvernement ? matérialiser dans la loi les espoirs qu’avait suscités la large consultation du Grenelle de l’environnement, j’ai donc voté, avec un réel sentiment de tristesse, contre ce texte. Si l’on considère les enjeux auxquels l’humanité se trouve confrontée, ce sont dix-huit mois de perdus. Le plan de communication du gouvernement, qui tente de repeindre de vert jusqu’aux autoroutes, ne fait plus illusion. Face au dérèglement climatique, les promesses, les proclamations et les moulinets de bras ne suffisent plus. Un bilan se juge sur des actes, et celui-l? est bien maigre.

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