Élections sénatoriales
Editorial pour le numéro 62 du journal « Tous Montreuil » du 20 septembre au 3 octobre 2011
A l’heure où vous lirez ces lignes, il ne restera plus qu’une poignée de jours avant un scrutin dont vous aurez à peine entendu parler, un scrutin qui mobilise pourtant les états-majors des partis. Les élections sénatoriales, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, auront lieu le dimanche 25 septembre.150 000 « grands électeurs » – des élus, et aussi des « délégués » eux-même élus par les conseils municipaux – seront invités à voter pour élire 170 des 348 sénateurs et sénatrices, à l’issue d’une « campagne » surréaliste. Ne serait-ce que parce que les réunions électorales sont réservées aux membres du collège électoral et à leurs suppléants et qu’il est tout bonnement… interdit d’y convier les simples citoyens !
L’enjeu de ce scrutin n’est pourtant pas mince.
Il permettra de désigner le second personnage de l’Etat, celui (ou celle ?) qui serait amené, en cas de carence du président de la République, à assurer l’intérim. Et surtout, il offrira peut-être une majorité à la gauche, pour la première fois dans l’histoire, en dépit d’un mode de scrutin complexe et injuste, dont il est permis de penser qu’il avait été soigneusement imaginé pour « éviter » toute alternance politique. On se souvient – c’était en 1999 – du jugement sévère de Lionel Jospin, qualifiant le Sénat d’anomalie constitutionnelle. Comment ne pas partager son avis, quand les grandes villes et les départements les plus peuplés, et traditionnellement « de gauche », comme le nôtre, continuent à être largement moins bien représentés que les petites communes rurales et les départements les moins peuplés, historiquement « de droite » ?
Pour notre département, ils seront six sénateurs, élus à la proportionnelle sur des listes paritaires, qui seront amenés à intervenir et peut-être, à peser, dans le débat local et national…
Pour ma part, vous le savez déjà, j’ai choisi de ne pas me représenter au Sénat, où j’avais été élue en 2004, pour consacrer plus de temps et d’énergie encore à notre ville.
Dans un monde en crise, et alors que les solidarités traditionnelles sont mises à rude épreuve, je veux mobiliser toutes les énergies disponibles pour en construire de nouvelles, et préparer avec vous, plus que jamais, l’avenir de Montreuil.