Proprement dit
Editorial pour le numéro 7 du journal « Tous Montreuil » du 20 février 2009 au 5 mars 2009
Il y a dans l’air comme une odeur de printemps en ce dimanche de février. Les manteaux sont ouverts, et les visages souriants. Avec des jeunes qui courent, et des enfants qui font du vélo. Mais si le ciel est bleu, si le soleil brille, les trottoirs de la ville ne sont guère hospitaliers… Partout des palissades, qui amputent le passage des piétons, et des barrières de chantier, indiquant les dégâts du gel que les entreprises débordées n’ont pas fini de réparer. Partout des ornières boueuses et des nids de poule rafistolés de médiocre façon. Partout des poubelles qui débordent, et des sacs à peine fermés, abandonnés au coin des rues. Partout des emballages de chips ou de bonbons, des canettes de soda, des journaux gratuits confiés aux vents. Partout des mégots, des crottes de chien et des crachats.
La ville est sale… Et les habitants sont excédés : « Avec ce qu’on paie comme impôts, on pourrait quand même… Les gens sont dégoûtants… ». Comment ne pas leur donner raison ? Je suis plus que consciente de l’ampleur des problèmes, qui ne datent pas d’hier, mais qui se sont aggravés au fil du temps. Ca fait des années qu’on consacre trop peu d’argent à l’entretien de la voirie et des espaces publics, et qu’on encombre les trottoirs avec du mobilier urbain hétéroclite, sans égards pour les personnes handicapées, les poussettes ou simplement les personnes âgées. Ca fait des années qu’il manque des poubelles, plus adaptées aux nouvelles habitudes de vie, qui voient tant d’entre nous manger sur le pouce, dans la rue.
J’ai décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Un gros travail est engagé, avec le changement des horaires des équipes de voirie, et le recrutement de nouveaux agents, ce qui devrait permettre d’avoir plus de monde sur le terrain l’après-midi et le week-end. La réforme de la collecte des encombrants est engagée. Un N° vert va être mis en service pour que chacun puisse signaler les « tas sauvages » qui seront ramassés au fur et à mesure. Les restaurants et bars sont invités à mettre en place des cendriers et… à entretenir leur trottoir.
Mais ça ne suffira pas, chacun doit en être conscient. Car ce qui est en cause, ce sont les comportements. Des jeunes et des moins jeunes. Des colleurs d’affiches et des commerçants. Des bricoleurs du dimanche et des propriétaires de chiens. La propreté de la ville, c’est plus que jamais l’affaire de tous.