Ecologie de droite ? Ecologie de gauche ?
La gauche, la droite, tout ça, c’est du pareil au même, ça n’intéresse plus les citoyens… Les frontières ? Brouillées. Les clivages ? Ringards. Voyez ces ministres de gauche dans un gouvernement de droite, ces poids lourds socialistes venus prêter main-forte ? l’artillerie sarkozyste, ces Jack, ces Fadela… épatants dans le casting, non ? Allez soyez pas de mauvaise foi les Verts, vous feriez bien de le reconnaître, l’écologie est désormais partout.
Et pourtant… Droite, gauche, c’est pareil, vraiment ? Pour répondre, il suffit d’ouvrir ses yeux. Deux exemples, sans commentaires.
Présidée par le très libéral John Howard, l’Australie a refusé pendant des années de ratifier le protocole de Kyoto, ? la remorque des Etats-Unis. Coup de théâtre lundi dernier , espéré par toute la communauté internationale : le nouveau Premier Ministre, le travailliste Kevin Rudd, annonçait que son pays signait le protocole de Kyoto. Le geste est historique, d’autant qu’il s’agit l? du « premier acte officiel du nouveau gouvernement », élu suite ? la victoire de la gauche le 24 novembre dernier.
En France, où la droite gouverne, on parle – beaucoup, avec humanité, avec talent – du changement climatique. On organise le Grenelle de l’Environnement. Et puis… Et puis rien, ou presque. Au point que les ONG ont suspendu leur participation, histoire de marquer le coup. Une « éco-pastille », qui ne dissuadera personne d’acheter un monstre polluant (puisqu’? la différence de la défunte vignette, on ne la paiera qu’une fois, ? l’achat). Et la confirmation, par le Premier Ministre lui-même (enfin une preuve de vie ?) du projet d’autoroute A 45, entre Lyon et Saint Etienne. Et, par le secrétaire d’Etat aux transports, placé, on aime ? le noter, sous l’autorité du Ministre de l’Ecologie, de l’axe autoroutier Langevin Pau. Comme si ces décisions l? n’avaient pas d’impact sur les émissions de carbone de notre pays, et sur le climat de la Terre.