A partir de 2014, les travailleurs migrants du foyer Bara à Montreuil, originaires en grande majorité d’Afrique sub-saharienne, seront relogés dans quatre nouvelles résidences sociales et écologiques. L’actuel foyer Bara sera lui détruit et reconstruit à l’horizon 2018 : 50 ans tout juste après son ouverture en 1968 dans une ancienne fabrique de piano.

Attendu depuis 20 ans au moins, après des années de négociation et de bras de fer entre la Ville, l’Etat, les propriétaires et les gestionnaires, le déblocage de ce dossier a été scellé lundi 18 février par un protocole, co-signé au foyer Bara par Dominique Voynet, Maire de Montreuil et Christian Lambert, Préfet de Seine-Saint-Denis, en présence de Cécile Duflot, Ministre du logement et de l’égalité des territoires.

« Les conditions de vie, de sécurité et de salubrité rendues très difficiles au foyer Bara en font un chantier prioritaire, souligne Claude Reznik, adjoint à la Maire délégué aux populations migrantes, nous étions disposés à tout faire pour que le foyer soit rénové ».

Dominique Voynet s’est beaucoup engagée sur ce dossier depuis 2008 « après des années et des années de négociations enlisées, d’avis défavorables de la commission de sécurité, de visites sans suite des préfets successifs, d’actions et de courriers en direction de l’Etat et du ministère du logement, le changement de gouvernement et l’arrivée d’une nouvelle ministre ont été déterminants dans le déblocage de ce dossier »

L’État financera donc la reconstruction du foyer Bara et trois résidences sociales dans le cadre du Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants. Les projets respecteront des normes environnementales (Passivhauss) et architecturales strictes imposées par la municipalité à toute nouvelle construction sur la ville.

De taille plus modeste, de 42 à 153 logements, les résidences de desserrement seront implantées sur 3 sites proches de l’actuel foyer dans le bas Montreuil, dont l’un d’entre eux est mis à disposition par la Ville de Montreuil à un prix très inférieur au marché.

Le protocole engage également la constitution d’une Maitrise d’œuvre urbaine et sociale (MOUS) pour accompagner les résidents du foyer Bara répondant à des critères précis jusqu’à leur relogement définitif.

Avec la reconstruction du foyer autogéré de travailleurs migrants du « Centenaire » par la Ville et l’Office public d’Habitat Montreuillois, qui débutera en septembre, la municipalité aura produit un effort historique en faveur des migrants Montreuillois, présents depuis plusieurs dizaines d’années sur le territoire.