Dans LE PARISIEN du 06/10 : Le centre hospitalier intercommunal André-Grégoire de Montreuil placé sous « administration provisoire
Dans Le Parisien du 6 octobre 2012
Par Mairam GUISSE
C’est comme une mise sous assistance respiratoire. Le centre hospitalier intercommunal André-Grégoire de Montreuil sera placé sous « administration provisoire dès lundi », a annoncé hier Dominique Voynet, la maire (EELV) de Montreuil. Contactée par téléphone, l’ARS n’a ni confirmé ni infirmé cette information. Mais l’élue, également présidente du conseil de surveillance, mobilisée pour la sauvegarde de cet hôpital étranglé par les dettes, a rencontré récemment Claude Evin, patron de l’agence régionale de santé (ARS). « Le fait qu’il nous ait annoncé l’arrivée de la direction provisoire dès lundi est une bonne chose », insiste-t-elle.
Le départ de l’actuelle directrice, Michèle Damon, prévue elle aussi ce 8 octobre, n’entraînera donc pas de « flottement » ou de « discrédit », selon Dominique Voynet. « Nous allons travailler d’arrache-pied avec cette administration provisoire dont le nom de la directrice est déjà identifié, indique la maire. L’hôpital ne disparaîtra pas! » Endetté à la suite d’un recours massif à l’emprunt, autorisé en 2004 par l’agence régionale d’hospitalisation (remplacée depuis par l’ARS), pour deux opérations qui ont coûté 80 M€, — un nouveau plateau technique ouvert en 2007 et le pôle mère-enfant en service depuis février —, le centre hospitalier ne s’en sort plus. Déjà en 2008, cet établissement de santé — le seul public —, qui couvre un bassin de 400000 habitants, cumulait 18 M€ d’impayés, un arriéré de 6 M€ de taxes sur les salaires et 16 M€ de dettes diverses. Sans compter les deux emprunts toxiques indexés au franc suisse contractés en 2006 et 2007.
« Dans un récent rapport du département, le Trésor public préconisait une aide exceptionnelle de 13 M€ pour chacune des trois années », rappelle la maire. Mi-septembre, l’ARS a débloqué une aide exceptionnelle de 5 M€ pour renflouer la trésorerie de l’hôpital. De quoi payer les salaires et les fournisseurs, dont certains attendent depuis quatre mois.
Du côté des syndicats, la prudence est de mise. « C’est une bonne chose que l’hôpital ne soit pas mis sous tutelle avec l’abrogation de nos instances, réagit Nadia Kabbaj de SUD. Avec une administration provisoire, on peut penser que le dialogue sera maintenu. » A l’Unsa, « on attend de voir ce qui va se passer, insiste Corinne Mazet. On nous a promis que ce sera pour nous aider. Mais va-t-il y avoir une restructuration? Si oui, laquelle? Il y a encore beaucoup de questions ». Tous restent vigilants. Une pétition lancée en juin par un collectif réunissant la CGT, SUD, Unsa, usagers et municipalité atteint plus de 3000 signataires. « Nous garderons une mobilisation unitaire s’il y a besoin de réagir », prévient Nadia Kabbaj.
Car il reste à résoudre les problèmes de l’hôpital sur le fond. « Rien ne se réglera sans la mobilisation de l’Etat, souligne Dominique Voynet. Tout le monde le sait. Le budget de Marisol Touraine (NDLR : ministre de la Santé) est d’ailleurs en augmentation, assure la maire. Il faut une rénovation d’urgence. Pour le moment, on sort la tête de l’eau, mais on ne se remet pas à nager. »
Dominique VOYNET, Maire de Montreuil.
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