Avec ce que je paie comme impôts…
Editorial pour le numéro 45 du journal « Tous Montreuil » du 23 novembre au 6 décembre 2010
Ne suis-je pas en droit d’espérer…
que les rues soient entretenues, les nids-de-poule comblés, les tas sauvages ramassés, les feuilles mortes balayées, le cimetière mieux désherbé, l’accueil au guichet de la mairie plus diligent, les menus de la cantine plus variés, l’éclairage public plus efficace, les places en crèche plus nombreuses ?
Comme je les comprends, ces interpellations, plus vives encore en cette période où chacun reçoit sa feuille d’imposition, et prend conscience du coût – du coût concret pour chacun de nous – des services indispensables. Des services que nous voudrions pouvoir améliorer encore, si l’essentiel des marges de manoeuvre n’était pas consacré à réparer les dégâts générés par l’incivisme d’une minorité…
Y a-t-il une fatalité à devoir remplacer presque chaque semaine l’éclairage public de la place du Morillon ou de la place Bertie-Albrecht ? Faut-il se résigner à ce que particuliers et artisans déversent des sacs de gravats à chaque coin de rue au lieu d’aller, comme la loi l’impose, à la déchetterie ? Est-ce normal que les barrières de sécurité soient renversées, les plots qui interdisent le stationnement sur les trottoirs déterrés, les plantations souillées ? L’addition est lourde et se chiffre chaque année en millions d’euros.
Je reçois de nombreux courriers qui protestent contre cette dégradation de la qualité de vie en ville, que beaucoup ressentent comme une violence de plus. Un cadre de vie plus beau et plus tranquille, n’est-ce pas ce qu’on est en droit d’attendre, quand on vote pour des écologistes ? Nous y travaillons d’arrache-pied. Il ne suffit pas de voter – un jour – pour transformer les habitudes et les comportements de tous – tous les jours. En attendant, il est sans doute utile de prendre conscience du coût – pour chacun et pour la collectivité – des comportements irrespectueux à l’égard du patrimoine commun. Et du nombre de services dont ils nous privent.
J’ai eu l’occasion de dénoncer, déjà, l’enchaînement implacable par lequel l’État – tout en assénant aux collectivités des leçons d’économie et de sobriété qu’il est bien incapable d’appliquer pour lui même – revient sur ses engagements, contraignant le département, étranglé lui aussi, à réduire la voilure à son tour… Aucun de nous ne peut ignorer cette réalité. Loin de nous accabler, elle nous oblige à être plus rigoureux, plus efficaces et à innover.