Répondre toujours mieux à votre soif de participation ! Mon édito dans le journal « Tous Montreuil » du 9 octobre 2012

Editorial pour le numéro 83 du journal « Tous Montreuil » du 9 au 22 octobre 2012

 Il fut un temps où c’est le préfet, et non le maire, qui disposait du réel pouvoir de décision, dans des domaines dont nous considérons aujourd’hui qu’ils relèvent des compétences et de l’autorité locales. Avec la décentralisation, qui a confié aux collectivités des responsabilités de plus en plus consistantes, la décision s’est faite moins lointaine. Petit à petit, les élus ont appris à s’appuyer sur les citoyens pour la bâtir et… pour l’évaluer.

Evidence ? L’avenir d’une ville ne dépend pas seulement de l’ambition de ses élus ou du savoir-faire de son administration ! Mais aussi de l’énergie et de l’engagement de ses habitants, dans leur infinie diversité – bénévoles associatifs, militants syndicaux, artistes et artisans, entrepreneurs et innovateurs sociaux… – et des moyens déployés pour développer la vie démocratique, faciliter la circulation de l’information, encourager la réflexion sur les projets, soutenir et accompagner leur mise en oeuvre…

Au cours des années écoulées, les occasions de prise de parole des habitants se sont multipliées à Montreuil, davantage peut-être que dans d’autres villes… La feuille de route était claire : conscients de la lassitude des habitants envers les traditionnelles réunions publiques, où il n’est pas si facile de prendre la parole et d’être écoutés… nous avions l’obligation de proposer des outils nouveaux pour répondre à la soif de participation des habitants.

Sur bien des sujets dont on parle peu (parce qu’il n’y eut pas de polémique ?), le travail en commun s’est mis en place ; il a permis de préciser les attentes, de mettre en débat des sujets complexes, d’étudier différentes solutions, sans jamais évacuer les questions difficiles, comme le sont toujours les questions juridiques ou financières. La liste est longue des expériences formidables… du nouveau marché de la restauration scolaire à la mise en place du Conseil de maison du centre social Espéranto, du projet de café associatif Mori’Bar, aux chantiers ouverts par la Fabrique sur les questions d’urbanisme… Sur tous les sujets et dans tous les domaines, des collaborations sont nées, des habitudes de travail ont été prises…

Bien sûr, rien n’est durablement acquis. La participation reste inégale. L’obtention d’un consensus n’est pas toujours possible. La mise en place d’outils nouveaux amplifie les attentes (et les frustrations) en la matière (ce qui est normal). Le suivi dans le temps des décisions prises ensemble connaît quelques ratés. Admettons le : il n’y a rien de plus décourageant pour des habitants qui ont donné du temps que d’avoir le sentiment que ça aurait été inutile. Sur ce point comme sur d’autres, et même si « on avance », comme me l’ont dit bien des responsables associatifs rencontrés samedi lors de la Fête des Associations, nous pouvons et devons faire, tous ensemble, encore mieux.

 

 

Remonter