Drame de l’effondrement d’un immeuble rue Parmentier à Montreuil : la municipalité et les habitants sous le choc

Hier soir à 23H50, un immeuble de 4 étages situé au 77 rue Parmentier s’est effondré, provoquant la mort de 3 personnes, une mère de famille et deux de ses enfants de 7 ans et 4 mois, et blessant très grièvement 8 autres personnes dont deux enfants.

La municipalité de Montreuil s’associe à la douleur des familles des victimes, et les assure de sa solidarité, ainsi que les riverains touchés par ce drame.

Informée par la Police, je me suis immédiatement rendue sur place avec ma première adjointe et les services municipaux. En étroite relation avec le Préfet de la Seine-Saint-Denis, nous avons participé toute la nuit à la coordination des secours.

L’ouverture de l’école maternelle Jules Ferry a permis d’accueillir les riverains sous le choc. La municipalité salue la solidarité spontanée des voisins qui s’est immédiatement organisée. Par mesure de précaution, les riverains ont été hébergés à l’hôtel ou dans le voisinage.

A cette heure, les travaux de dégagement de la voirie sont toujours en cours. Les experts mandatés par les sapeurs pompiers et la ville estiment que les risques d’effondrement de l’immeuble voisin sont pour l’instant écartés.

Plusieurs milliers de personnes restent encore privées de gaz. GRDF a fait savoir que le rétablissement intégral n’interviendrait que dans plusieurs jours. L’électricité, encore coupée dans une quarantaine de logements, devrait être rétablie d’ici la fin de la journée.

L’Education nationale a mis en place, en lien étroit avec la Mairie, une cellule de soutien psychologique pour les enfants, les enseignants et les parents des quatre écoles qui scolarisent des élèves concernés par l’accident.

L’immeuble qui s’est effondré au 77 rue Parmentier est un ancien hôtel meublé insalubre, connu et suivi par les services municipaux depuis 2002. Il état vide, ses occupants ayant été relogés par la municipalité au cours des années précédentes.

Son propriétaire privé a obtenu fin 2010 un nouveau permis de construire et une autorisation de travaux réglementaires, pour un projet de construction d’hôtel de tourisme, au sujet duquel la municipalité, par la voix de son adjoint au logement, avait fait savoir sa réticence.

A cette heure, les causes de l’effondrement ne sont pas connues. L’enquête devra déterminer si les très importants travaux qui étaient en cours ont un rapport avec la catastrophe.

Cet immeuble s’est effondré sur celui du 79 rue Parmentier, squatté depuis des années et également connu des services municipaux, qui avaient déjà relogé plusieurs familles. Il semble que le propriétaire ait alerté la Préfecture en décembre 2009 des dangers de cette occupation, sans qu’on puisse affirmer qu’il avait engagé une procédure d’expulsion en bonne et due forme.

La municipalité souhaite que toute la lumière soit faite sur les causes et les responsabilités de cette tragédie.

L’insalubrité et la dangerosité dans les logements anciens, et celle des hôtels meublés, sont un problème majeur dans la plupart des villes de première couronne de l’Est parisien. Malgré les efforts considérables des municipalités successives (800 logements insalubres du bas Montreuil actuellement concernés par un programme de requalification porté par la ville), Montreuil compte des dizaines de squats, de quelques personnes à plusieurs centaines, et reloge chaque année des dizaines de familles. Mais ses capacités sont très loin de pouvoir répondre à l’ampleur de la situation.

Une urne est déposée dans le hall de l’Hôtel de Ville pour collecter des fonds au profit des familles des victimes.

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