Défendre notre hôpital

Editorial pour le numéro 78 du journal « Tous Montreuil » du 12 au 25 juin 2012
Les Français se souviendront longtemps du comportement d’Eric Besson, ancien ministre de l’Industrie, incapable de venir transmettre ses dossiers à son successeur, Arnaud Montebourg, au mépris de tous les usages républicains. Car sur le front de l’emploi, la situation est grave. On savait, sans en avoir la preuve, que bien des entreprises n’attendaient que l’issue des présidentielles pour annoncer des plans sociaux (le terme est décidément bien inadapté, qui concerne en fait des suppressions d’emploi massives et des reclassements trop souvent illusoires). Petroplus, Florange, Honeywell, Technicolor… Pas de jour sans mauvaise nouvelle sur le front de l’économie et de l’emploi ! Sans oublier Doux, ses 3400 emplois directs et ses milliers d’emplois chez les éleveurs de volaille concernés, Air France et ses 4000 départs programmés, PSA et ses 3000 emplois menacés à Aulnay, Neo Sécurité et ses 5000 emplois… Avec les conséquences qu’on imagine pour les partenaires et sous-traitants, dont le chiffre d’affaires et le développement dépendent souvent du contrat qui les lie à ces grosses entreprises.
Les difficultés du pays n’épargnent pas Montreuil, où plusieurs de ces entreprises sont installées. Certains dirigeants – pas tous ! – se préoccupent de l’impact sur notre ville des décisions prises. Ainsi du patron de Nouvelles Frontières, que j’ai reçu récemment. Frappée de plein fouet par la crise – bien des familles préfèrent aujourd’hui de ce fait passer des vacances en France, en famille ou au camping – les prix des carburants et l’effondrement de destinations comme la Grèce, la Tunisie ou l’Egypte, l’entreprise encourage les départs volontaires – plus de 400 – avec l’aval des syndicats.
D’autres dossiers sont plus préoccupants encore pour notre ville. Ainsi de l’AFPA, installée à Montreuil depuis 1976 et dont la cessation de paiement serait imminente.
Et puis, il y a notre hôpital, qui n’arrive pas à sortir du rouge, malgré les efforts accomplis par son équipe de direction, ses médecins, ses personnels, depuis des années. Il joue un rôle irremplaçable dans le bassin de santé, avec plus de 3 000 accouchements par an, et plus de 70 000 passages annuels aux urgences, sans oublier – il faudrait les citer tous – la cardiologie ou la néphrologie, dont la renommée dépasse les limites de Montreuil… Mais il reste plombé, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros, par des erreurs de gestion du passé, par des frais financiers considérables, et par les remboursements d’investissements autorisés, mais pas financés, par la tutelle. J’ai reçu l’Association des Usagers de l’Hôpital et l’intersyndicale du personnel. J’irai plaider notre cause auprès de Marisol Touraine, ministre de la Santé, le 18 juin prochain, et auprès de Claude Evin, directeur de l’Agence régionale de Santé, le 20. En, attendant, j’invite tous les Montreuillois à apporter leur soutien actif au Collectif pour la Défense de l’Hôpital qui se met en place.

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